Le brise-glace by Victor Suvorov

Le brise-glace by Victor Suvorov

Auteur:Victor Suvorov [Suvorov, Victor]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Histoire
ISBN: 2855654785
Éditeur: Olivier Orban
Publié: 1989-01-01T05:00:00+00:00


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Simultanément au déplacement de ces forces énormes, « la flotte de la Baltique quitta la partie orientale du golfe de Finlande à la veille de la guerre [21] ». Le seul cap qu’elle pouvait prendre était l’ouest. Il ne s’agissait pas d’exercices : « La flotte avait pour mission d’agir sur les communications maritimes de l’ennemi [22]. » Il y a là quelque chose de surprenant : la guerre n’a pas encore commencé, Staline ignore encore que Hitler va l’attaquer, mais les bateaux ont déjà quitté leurs bases pour une mission de combat !

Dans le même temps d’importants changements intervinrent dans les bases d’aviation. Sous couvert d’exercices, divisions et régiments étaient transférés de nuit par petits groupes sur des aérodromes dont certains se trouvaient à moins de dix kilomètres de la frontière. De plus, le rythme d’acheminement des derniers modèles d’avions s’accéléra [23]. Des flots de chars, d’artillerie, de munitions et de carburant se déversaient également. « Au cours de la seconde moitié du mois de juin 1941, 1 320 trains chargés de véhicules militaires étaient en attente sur les voies ferrées [24]. » Le poids standard d’un convoi militaire représentait alors 900 tonnes (45 wagons de vingt tonnes). À raison d’un véhicule par plateforme, cela faisait 59 400 véhicules qui avaient, de toute évidence, été chargés avant le début de la guerre.

D’autres convois acheminaient des munitions. « Au soir du 21 juin 1941, le commissaire militaire de la gare de Liepaïa se vit communiquer cet ordre : “Vous allez recevoir un convoi spécial de munitions. Il doit être prioritaire pour repartir en direction de son lieu d’acheminement” [25]. » Liepaïa se trouvait très près de la frontière mais le convoi se rendait à la frontière même.

Sur l’ensemble des fronts, d’énormes quantités de munitions attendaient dans des wagons, ce qui ne se fait que si l’on prépare une offensive sur une grande profondeur. En cas de guerre défensive, il est plus simple, plus sûr et plus économique de les stocker sur des lignes préparées à l’avance. Une fois celles de la première ligne épuisées, les troupes se retirent en direction de la deuxième, et ainsi de suite. En revanche, en préparation d’une attaque, on dispose au préalable les munitions sur un système de transport, ce qui est à la fois très onéreux et dangereux… « Dans la seule gare de Kalinovka, le front Sud-Ouest disposait de 1 500 wagons remplis de munitions [26]. » Le colonel-général d’artillerie Y. Volkotroubenko rapporte qu’en 1941, le seul front Ouest perdit 4 216 wagons de munitions [27]. Or il y avait cinq fronts.

Le maréchal S. K. Kourkotkine explique que début juin, sur proposition de l’état-major général, le gouvernement soviétique adopta un plan prévoyant le transport de 100 000 tonnes de carburant en provenance de l’intérieur du pays [28] ». De toute évidence, il y eut d’autres transferts du même genre : « Environ 8 500 wagons-citernes de carburant encombraient nœuds ferroviaires et portions de voies [29]. » À supposer que l’on n’ait utilisé que



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